Petite histoire du tai ji quan.
Si le terme “ tai ji quan” est attesté au XIXème siècle seulement, son histoire est beaucoup plus ancienne, et cet art s’est longtemps transmis oralement par initiation.
Déplaçons nous en Chine au VIème siècle. À cette époque la dimension spirituelle était représentée par deux courants principaux : bouddhisme et taoïsme. Dans leur monastère célèbre de Shaolin les moines bouddhistes développèrent des techniques de maîtrise de soi et de combat sophistiquées (le Shaolin Quan= boxe de Shaolin) qui sont à l’origine de ce que l’on appellera plus tard Gongfu (=travail qui demande beaucoup de temps et d’énergie).
De leur côté, dans leur monastère du mont Wudang, les moines taoïstes élaborèrent des techniques de méditation et de santé, de maîtrise de l’énergie (le QI), regroupées sous le terme Qi Gong (=travail du Souffle). Ces techniques reposaient sur la philosophie taoïste : théories du Yin/Yang et des Cinq Eléments, théorie du Non-Agir, le Wu Wei .
WU WEI = ne pas agir à l’encontre des forces adverses et de la nature, mais apprendre au contraire à s’y immerger et à les utiliser à son avantage.
C’est au mont Wudang, que la tradition fait remonter l’origine du tai ji quan : technique de maîtrise de soi et de combat respectant les préceptes de la pensée taoïste. La légende cite un ermite, Zhang Sanfeng, qui, après avoir assisté à un combat entre une pie et un serpent, et constaté la victoire du serpent, comprit la suprématie du sinueux sur le droit, du souple sur le rigide : il serait ainsi le créateur légendaire du tai ji quan.
Le tai ji quan est totalement indissociable du contexte culturel dans lequel il est apparu et s’est développé : celui de la pensée chinoise traditionnelle, et de la philosophie taoïste, celui des techniques énergétiques et de méditation élaborées par les sages et les moines.
Au cours des siècles le tai ji quan a beaucoup évolué. Dans sa forme actuelle il a été formalisé au XVIIème siècle par un membre de la famille Chen, (Chen Wanting), et c’est au sein de cette famille qu’il s’est transmis pendant deux siècles. Au début du XIXème siècle, un membre de la famille Yang, (Yang Luchan), ayant été initié, fut au point de départ d’un nouveau courant qui se répandit davantage. C’est ainsi qu’il existe encore de nos jours deux styles principaux de tai ji quan : le style Chen, plus ramassé, plus rapide et martial, et le style Yang, plus lent, plus doux, plus ample...
Au sein de chaque style de nombreuses variantes existent, portant en général le nom du père fondateur. C’est le cas du style “Yang Shao Hou” auquel se rattache Mr Wang Weiguo qui est le professeur de Pascal Nourdin, enseignant à l’association “Pratiquer le Tai Ji Quan”. .