Quelques termes - clés

 

Présentation de quelques termes chinois d’usage courant…


TAI JI QUAN : le TAI JI (=grand faîte) est

le nom de ce symbole connu où figurent

le Yin et le Yang entremêlés; il symbolise

le DAO, le principe vital universel, la Voie.

QUAN (=poing) se rapporte aux arts martiaux en général.

Le tai ji quan est donc un art martial qui s’accorde aux lois du Tao, aux interactions du Yin et du Yang.


LE TAO (ou DAO) : la voie naturelle et suprême de la vie de l’univers c’est le Tao. Le Tao c’est l’unité de tout, l’agir de la nature. Principe vital et universel, il englobe, pénètre et relie chaque être et chaque chose, en un tout unifié et ordonné. Chaque aspect particulier de la vie tire du Dao son essence même, mais le Dao est insaisissable en tant que tel. Si nous ne pouvons saisir l’Unité du Dao, celle-ci se décline en dualité, et c’est le rôle de la dualité du Yin/Yang que de pouvoir la rendre accessible indirectement à notre perception. Le livre ancien qui exprime le mieux le mystère du Dao, écrit par Lao Zi, est le “DAO DE JING” (le livre de la Voie et de la Vertu)


LE WU WEI = non-agir : le Wu-Wei signifie le principe général de ne pas aller à l’encontre des voies et de l’agir naturels du Tao. Ce principe imprègne toute la philosophie chinoise traditionnelle, et nous le retrouvons bien sûr à l’œuvre dans le tai ji quan et les arts martiaux chinois. Là, il s’agira toujours de sentir, écouter, comprendre, les forces et énergies en présence, les nôtres et celles de nos partenaires, afin de les utiliser à bon escient et sans ajouter de force, ou le moins possible. Le Wu Wei nécessite de se mettre dans un état de grande tranquillité, de grand calme intérieur, qui seul permet de discerner et de mener l’action juste, et l’intervention la plus réduite et la plus économe.


YIN ET YANG : principes opposés dont les interactions et les alternances caractérisent la vie dans tous ces aspects.

Sont YIN, par exemple, le froid, la nuit, l’interne, le doux, le bas, la terre, le vide, le repos, l’immobilité etc...

Inversement, sont YANG, le chaud, le jour, l’externe, le dur, le haut, le ciel, le plein, l’action, la mobilité etc...

En Tai Ji Quan les interactions entre ces deux pôles créent la dynamique des mouvements : par exemple, pour qu’il y ait l’ancrage dans le sol il faut qu’il y ait le contact au ciel, et vice-versa. De même sont en relation, l’avant avec l’arrière, la droite avec la gauche, le dedans du corps  avec le dehors , le membre qui est vide (pied ou main) avec celui qui est plein ...

On peut dire que le Tai Ji met en pratique le Yin/Yang.


LE QI (prononcer : tchi) : c’est “l’énergie” ou “souffle” qui, sous de multiples formes, imprègne tout ce qui vit et lui confère ses fonctions vitales.

Ce qui caractérise le QI c’est sa nature fluidique, gazeuse, vaporeuse : il imprègne, se répand, s’écoule, il peut faire l’objet d’expansion ou de rétraction, de compression ou de décompression...

L’expérience que nous faisons du QI, en Tai Ji Quan, est très concrète, sous forme de sensations physiques diverses et mouvantes : les mouvements semblent  portés par une onde fluidique profonde, les différentes parties du corps paraissent tour à tour se gonfler d’énergie comme des ballons emplis d’air ou d’eau,  se détendre comme des ressorts etc...


LE GI GONG : (=travail de l’énergie) est un ensemble de techniques respiratoires, gestuelles et mentales, qui visent au développement et à l’amélioration de la circulation du Qi dans le corps, dans le but  d’améliorer la santé.

Dans ce cadre, nous pouvons dire que le Tai Ji est une forme de Qi Gong.


LE YI : souvent traduit par “pensée créatrice”, ou encore par “intention”, le Yi représente, en Tai Ji,  la capacité qu’a le mental d’induire, en s’appuyant notamment sur la visualisation et l’écoute, des changements dans le corps et dans les sensations. 

La simple projection du mental dans les diverses parties du corps, la visualisation active des cercles qui animent les mouvements du Tai Ji, aboutit à des modifications dans la perception du corps : il y a une relation étroite entre le mental et le Qi. Mais c’est le mental qui précède, qui trace les chemins dans le corps que le Qi pourra investir.

En Tai Ji il y a donc lieu d’entraîner le Yi et de détendre le corps, car ce sont là les conditions de la manifestation du Qi, donc de l’obtention des sensations propres à une pratique correcte.

Le simple fait d’utiliser le mental, de visualiser certaines parties du corps, avec une certaine intention, et d’obtenir, en réponse, des sensations, est toujours une surprise pour les pratiquants de tai ji.



LE SHEN : lorsque, dans la pratique du Tai Ji , nous unissons l’intérieur avec l’extérieur, quand nous trouvons le grand calme dans la posture, la respiration, la présence, alors nous sommes comme la surface d’un lac totalement calme, notre Shen reflète le Tao. Le Shen peut se traduire par

conscience, présence vitale, esprit, lucidité, mais toujours avec le sens de conformité au Tao, c’est-à-dire à l’élan vital qui parcourt la nature.

Après quelques années la pratique du Tai Ji Quan permet de développer un état de méditation très particulier dans le mouvement : état de grande

présence à soi  en même temps que de sensation de fusion totale avec l’espace,

cet état de méditation calme repose sur le Shen (le Shen est abrité par le cœur

dont le nom chinois est Xin, prononcer “sine”).


LE DAN TIAN : la zone énergétique la plus importante du corps, située sous l’ombilic. Il représente le lieu de rencontre des principes céleste et terrestre

que sont le Shen (esprit) et le Jing (essence) : cette rencontre aboutit à l’élaboration du Qi, le Souffle, dont l’accumulation, dans le but de fortifier la santé ou  la puissance, s’effectue dans cette zone. De nombreux exercices visent à prendre conscience de cette région, ils utilisent la respiration  et la visualisation. En Tai Ji Quan cette zone est le centre de la conscience et du corps en mouvement.


LE TUI SHOU (prononcer : toué cho) : se traduit par “poussée des mains”; le TUI SHOU représente le travail à deux en tai ji. Il s’agit d’exercices codifiés ou libres visant à développer la perception du corps du partenaire en même temps que de son corps propre face à un partenaire. Il renseigne sur l’état de nos tensions et de nos équilibres réciproques. L’objectif martial est d’apprendre à utiliser la force de l’autre à son propre avantage ou de saisir les failles dans l’équilibre du partenaire afin d’en profiter pour le “déraciner”. La première des choses est d’apprendre à écouter et coller avec le partenaire sans mettre de force, à percevoir ses points d’appui et ses intentions, à bouger à deux avec fluidité en développant la sensibilité. Le tui shou comporte divers aspects (à pas fixes, à pas mobiles, ou le tui shou libre) et divers mouvements codifiés de base.  C’est l’éveil du mental qui permet la saisie des forces et des intentions en présence et une appréhension juste de l’espace. Mais au delà de l’aspect martial le travail à deux permet aussi de donner de la consistance aux mouvements du tai ji, à les rendre plus pleins et déliés.


LE JIN : représente la “force” en tai ji quan, dans l’aspect martial de cet art.

Mais il ne s’agit pas de force musculaire! En réalité ce terme recouvre avant tout certains états du mental faits de présence et d’intentions spécifiques, ainsi que les manifestations d’énergies auxquelles ils aboutissent.

En effet, dans la mesure où le mental guide l’énergie, celle-ci, dès lors qu’un jin est mis en œuvre, parvient, instantanément ou presque, à l’endroit où le mental est présent, et prend la forme que celui-ci requiert. Il s’ensuit une application martiale qui peut être de déstabiliser le partenaire, de lui retourner sa propre force comme un effet boomerang etc...Nous détaillerons en d’autres pages les jin “écouter”, “coller”, “comprendre”, “kai”, “he”, “fa”...




 







RETOUR À LA PAGE D’ACCUEIL


PAGE SUIVANTE